Jeu du désir, fils de l’angoisse
Les vibrations du désir tirent les fils de l’angoisse dans un espace où le Sujet se détache, se fragmente en objet supplétif. Notre thème lance à dissocier et approfondir désir, angoisse, objet, afin de pouvoir définir des contours sans quiproquos. C’est par les ressorts analytiques que capture narcissique, place du manque, angoisse de castration seront abordés. Le critère référent passe par l’image spéculaire ( le miroir ), ceci permet d’entrer dans la relation du Sujet avec l’Autre, le Je avec le Il. Le support de l’exposé s’appuie sur l’étude topologique lacanienne depuis le séminaire : livre X, l’angoisse. Et pour introduire notre sujet, je cite cette phrase de Lacan devenue célèbre :
L’amour c’est de donner ce que l’on n’a pas.
Inhibition, angoisse, piège
Lorsque j’étais élève, c’était en fin de leçon qu’il était noté les données essentielles. Je choisis de présenter, ici, deux tableaux où face aux défis : désir, angoisse, objet ; les cadres structurels sont référencés. Alors, oui, je commence par la fin mais l’envol, je pense, n’en sera que meilleur. Chacun tissera sa trame individuelle et existentielle au fil de ces lectures.
L’angoisse, chemin de l’inhibition
Inhibition Empêchement Embarras Émotion Symptôme Passage à l'acte Émoi Acting out Angoisse
Abécédaire du tableau
- Inhibition : est le mot pivot, il est l’extrême, la source ; il indique l’arrêt du mouvement, le frein. L’inhibition est porteuse d’un message inconscient. Ce message appelle à tisser le processus analytique. Ce processus consiste à remonter dans l’histoire, les faits. Ces faits sont les témoins des états comme l’embarras, l’angoisse, l’émoi. Ces états d’être sont les signaux depuis lesquels les processus dynamiques, analytiques ouvrent la focale. J’appelle focale, le/les lieux signifiants car ils sont au cœur de chaque étude, ils siègent donc au centre : empêchement, symptôme.
- Empêchement : cela indique que le sujet est pris au piège. Être empêché est un symptôme.
Sur le terrain allégorique de J Lacan, il énonce une brève :
Être inhibé, c’est un symptôme mis au musée.
Concernant le passage à l’acte et l’acting out, ils font l’objet d’un chapitre spécifique, ici :https://osmose-montpellier.fr/2023/04/01/passage-a-lacte-et-acting-out/
Capture narcissique, le piège
Il me semble incontournable de citer l’observation de Lacan même si celle-ci peut paraître complexe. En effet, qu’il puisse s’agir de vulgarisation, il n’en demeure pas moins juste d’évoquer les études élaborées et abouties. Puisque la pierre angulaire du désir et l’angoisse est le piège de la capture narcissique, passons par l’écrit d’un maître :
La limite très précise que la capture narcissique introduit quant à ce qui peut s'investir dans l'objet, pour autant que le phallus reste, lui, investi auto-érotiquement. La cassure qui en résulte dans l'image spéculaire vient à être proprement ce qui donne son support et son matériel à cette articulation signifiante que, sur l'autre plan symbolique, l'on appelle castration. L'empêchement survenu est lié à ce cercle qui fait que, du même mouvement dont le sujet s'avance vers la jouissance, c'est-à-dire vers ce qui est le plus loin de lui, il rencontre cette cassure intime, toute proche, de s'être laissé prendre en route à sa propre image, l'image spéculaire. C'est ça, le PIÈGE.
La lecture fructueuse de ce texte lacanien se comprend s’il est besoin de préciser que la femme comme l’homme sont dotés du phallus. Quant à se familiariser avec l’image spéculaire et la loi symbolique dans un développement circonstancié, cette page donne l’information de base : https://institutfrancaisdepsychanalyse.com/norme-loi-image-speculaire-psychanalyse/
Désir, objet, angoisse
Désir
Le désir décline des pluriels, il n’est pas sans objet. Et c’est bien avec ces pluriels qu’il va falloir classer, ordonner, hiérarchiser. Avec le désir, tout réside dans le fait de ne pas se tromper de sujet, d’objet. La réalité qui prime pour le désir est la pulsion de vie, la libido. Ce désir s’incarne par la « flèche » que le Sujet envoie à l’Autre afin de répondre à son manque. Car en chaque individu, son Moi cherche à combler son manque. Par cette démarche, c’est à la fois un travail de l’inconscient qui monte vers le conscient et une démarche spirituelle potentiellement. Il s’agit de l’identification narcissique.
Le statut de l’objet
Puisque le désir n’est pas sans objet, il est capital de fixer les contours de son statut car cet objet est un signal. A ce stade il est reconnu que le Sujet est confronté à sa part de manque. Ce statut de l’objet occupe différentes strates et pour avancer dans l’initiation, deux d’entre elles figurent aux avants postes. Ces deux strates capitales, pierres angulaires du statut de l’objet sont : le statut de la concurrence, le statut du rapport à la mère.
Concernant le statut de la concurrence, il est question des champs d’appartenances. A des fins d’illustrations, cela recourt à exprimer le : C’est à toi ou c’est à moi. Il est donc question de l’objet qui se partage et de celui qui ne se partage pas. Dans cette catégorie les champs de rivalités et dualités sont les marqueurs du signal de possession entre autres…
S’agissant du statut référentiel à son rapport à la mère, celui-ci caractérise le « triage » dans le choix de l’objet d’amour. Il induit la limitation du champ de l’intérêt libidinal directement hérité de la mère. C’est, ici, une source analytique majeure sur la notion de cassure, fracture, inhibition.
L’image spéculaire
Cette image accompagne chaque individu à la conquête de son surmoi, sa conscience augmentée, son éveil. Car dès lors qu’un Sujet se trouve en face-à-face avec l’Autre, le Sujet + ou – consciemment est en recherche de sa part de manque. Il se voit dans le regard de l’Autre et cherche à s’identifier avec le service, l’amour de l’Autre ou pas… C’est par cette voie que peut s’immiscer l’angoisse où les nébuleuses apparaissent. Il ne faut négliger aucune piste d’identification sur les plans analytiques, énergétiques, holistiques, phénoménologiques.
Objet de l’angoisse
L’angoisse gît dans le rapport qu’a le Sujet avec son désir à l’Autre. C’est donc via l’Autre que le terrain signifiant prend sa forme d’identification. S’il est à résumer le décryptage de l’angoisse au plus simple, celui-ci transite par 2 mots clefs : manque – demande. Leurs définitions dans ce cas précis, sont :
- Manque : La source de l’angoisse, c’est le surgissement du manque.
- Demande : C’est sous l’effet d’une demande que se produit le champ du manque.
Traiter l’angoisse
Afin de clarifier la notion de traitement, il est important d’estimer la densité de l’angoisse. En effet, concernant le/les rythmes au quotidien, ceux-ci peuvent rencontrer des phases de perturbations, des soucis. Rien d’alarmant en ces domaines nous sommes conviés au quotidien à apporter nos solutions, cependant il existe aussi la ligne rouge de l’angoisse. L’angoisse palpable, clinique correspond à une zone de fortes turbulences où il est nécessaire de remettre de l’ordre dans le chaos. Cette remise en ordre passe par des étapes qui pour la première est de trouver une formulation de demande. Étape cruciale, elle constitue l’état du/des lieux. Il s’agit d’un processus, accueillir l’installation du vide afin d’accéder à la conscience du manque, c’est-à-dire identifier la blessure narcissique. Le Sujet passe, alors, du rôle d’acteur à une place d’auteur.
Pour clore cette rubrique désir, angoisse, objet, je vous propose un jeu sous forme de questionnaire. Je souhaite vous encourager à être curieux et sincère avec vous même. La vie est un cadeau, sachez cultiver vos potentialités pour le meilleur de vous même.
Le Moi socle de questions Que veux-tu ? se traduit par : Que me veut - il ? ► Que veut Il à moi ? En réponse, a ou b a / Que veut - Il concernant cette place du moi ? b / Comment me veut-il ?
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